Pérou

Lares les bains de l’Inca

Lares les bains de l'Inca

  • Localisation : Cordillère Urubamba, Pérou
  • Départ : Huaran (2920 mètres)
  • Arrivée : Lares (3200 mètres)
  • Durée : 3 jours
  • Distance : 40 kilomètres
  • Dénivelé :  +2700/-2440 mètres
  • Altitude maxi : 4695 mètres

Lares est connu pour le « Trek de Lares » qui en réalité n’est pas un, mais plusieurs treks. Ce nom regroupe l’ensemble des itinéraires qui partent (ou arrivent) de ce village pour terminer dans la Vallée Sacrée en deux ou trois jours en traversant la Cordillère Urubamba. L’un de mes chemins préférés est celui qui part du village de Huaran situé dans la Vallée Sacrée, à quelques kilomètres de Calca. J’ai déjà eu l’occasion de l’emprunter à plusieurs reprises entre 2013 et 2015, pour mon plaisir ou avec des clients.

Depuis Cusco, il me faut seulement deux heures en bus pour rejoindre le point de départ du trek. Celui-ci me dépose au bord de la route au niveau du village de Huaran. De là, j’entame la marche en remontant la vallée de Cancha Cancha. Le début de la montée est douce, elle s’effectue sur un chemin de campagne qui serpente à travers les champs. La vallée est étroite, il y fait très chaud et le soleil cogne fort. Après une raide grimpette, le sentier longe une rivière, passe quelques pâturages à lamas et me conduit au hameau de Cancha Cancha à 3960 mètres d’altitude. Ses maisons construites avec des murs en pierre et des toits de chaume, sont typiques des Andes. L’école est, quant à elle, faîte avec des briques d’adobe traditionnelles, mais avec un toit en tôle. Le terrain de football du hameau sert généralement d’aire de campement pour les trekkeurs, notamment pour les agences. Mais je préfère aller planter ma tente plus haut à 4100 mètres, à proximité d’une ferme isolée…

Le thermomètre a bien chuté en dessous de zéro durant la nuit, ma tente est recouverte d’une pellicule blanche. Sortir du sac de couchage au petit matin est difficile, le soleil met du temps à arriver, obstrué par les montagnes. Je me dépêche de ranger mes affaires et je commence à marcher afin de me réchauffer. Le sentier grimpe maintenant sur le flanc de la vallée et prend de plus en plus d’altitude. Il commence par surplomber les lagunes Azulcocha qui abritent quelques oiseaux. Avec l’altitude, commence à apparaître le Nevado Sirihuani, un sommet partiellement enneigé culminant à 5399 mètres d’altitude. Puis à l’approche du col, c’est le Nevado Sahuasiray, ou Choque Cruz, qui resplendit avec ses 5818 mètres d’altitude. Recouvert de neiges éternelles et de glaciers, il est le plus beau sommet du parcours. Arrivé au col Pachacutec, du nom d’un des plus grand empereur Inca, le panorama sur ces hautes montagnes est des plus beaux. Il y a un grand ciel bleu aujourd’hui et pas de neige, mais j’ai déjà eu l’occasion de passer ce col complètement enfoui sous la neige une fois précédente, en pleine saison sèche (août). Le sentier continu encore de grimper dans un univers plus minéral mais coloré, pour atteindre le point le plus haut du trek à 4695 mètres d’altitude. Il reste un moment sur les hauteurs, balayé par les vents, avant de redescendre dans la vallée suivante pour atteindre la grande lagune Quishuarani qui abrite une ferme de truites. Il poursuit sa descente, tout en longeant une rivière et passant une série de cascades, jusqu’au au village de Quishuarani à 3830 mètres d’altitude. Un village souvent désert en journée. La cour de l’école fait office de campement, mais cette fois-ci, je poursuis ma route. Une bonne grimpette, d’un peu plus d’une heure me conduit à la pampa de la lagune Queuñacocha à 4170 mètres d’altitude, où j’installe ma tente.

La pampa offre un espace plus dégagé que la vallée du premier jour, le soleil arrive de bonne heure sur ma tente. Mais à cette altitude, le température est tout de même bien descendue en dessous de zéro degré durant la nuit. Je poursuis la montée en passant à proximité d’une zone d’éboulis où se cachent de nombreuses viscaches, les marmottes des Andes ! Au col Huillquijasa, qui culmine à 4430 mètres d’altitude, il n’y a pas de haut sommet enneigé à observer. Mais le panorama n’a rien à envier à celui du col Pachacutec. Lorsque l’on arrive sur ce petit col étroit et que l’on découvre la vallée située sur l’autre versant, on ne peut faire qu’un : « houahouuuuu ». Les lagunes colorées Quellacocha sont magnifiques ! La descente dans ce petit vallon est des plus agréables. Les viscaches courent dans tous les sens dès qu’elles m’entendent, les lamas et alpagas broutent la pampa, et de nombreux oiseaux comme des oies andines, des vanneaux ou des pics de rochers tournent autour des lagunes. Puis suit une descente abrupte qui me conduit au village de Cuncani où à partir de là, le chemin est plus tranquille. Une longue et belle descente amène à la vallée suivante. Cette vallée fût à une époque très fréquentée. Depuis le village de Paucartambo, qui était un haut lieu pour la culture de la feuille de Coca,  les Incas transitaient par ici pour amener la Coca à la cité de Machu Picchu. Il ne reste aujourd’hui presque plus de vestige de l’ancien chemin Inca… Il faut avoir l’œil aguerri pour le repérer. Le nouveau chemin reste en fond de vallée et conduit aux thermes de Lares. Un complexe de sources chaudes de six bains, fort agréable après trois jours de marche. Je pose ma tente à proximité et passe la soirée à me délasser… Le lendemain matin, il ne me restera plus qu’une demi-heure de marche pour atteindre le village de Lares où je pourrais prendre un bus pour Cusco.

Depuis Lares, il est tout à fait possible de retourner dans la Vallée Sacrée à pied, en deux ou trois jours, par un autre chemin et ainsi permettre d’effectuer une traversée de la Cordillère Urubamba.

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