Pérou

Le Salcantay et les 150 trekkeurs

Le Salcantay et les 150 trekkeurs

  • Localisation: Cordillère Vilcabamba, Pérou
  • Départ : Mollepata (2850 mètres)
  • Arrivée : Playa Sahuayaco (2070 mètres)
  • Durée : 2 jours
  • Distance : 55 kilomètres
  • Dénivelé : +2155/-2940 mètres
  • Altitude maxi : 4630 mètres

Le « Trek du Salcantay » est l’un des plus connus du Pérou, souvent nommé comme un trek alternatif au fameux « Inca Trail » (le « Chemin de l’Inca » qui conduit directement à la cité du Machu Picchu). Mais le seul point commun entre ces deux itinéraires est leur surfréquentation… Le genre de randonnée que je fuis habituellement. Afin de savoir que vaut réellement ce trek et aussi pour terminer mon Guide Apacheta sur les Cités Incas de Vilcabamba, je décide tout de même de me lancer sur cet itinéraire.

Je quitte Cusco à l’aube pour Mollepata, il ne faut pas plus de deux heures trente en bus pour rejoindre ce village. Sur la place, j’aperçois déjà quelques groupes à la terrasse d’un café, pendant que leur équipe installe leur sac à dos sur le toit d’une camionnette… Je ne tarde pas et débute la marche en empruntant un sentier de campagne agréable, qui monte doucement. Au bout d’une heure et demie de marche, le chemin coupe une piste et je retrouve les groupes du matin, arrivés jusqu’ici dans leur minibus. Juste au-dessus, se trouve un petit belvédère dominant la vallée de Mollepata, je fais ma première photo de « bétail », cinquante personnes se trouvent là… Je ne reste guère et reprends mon chemin. Par la suite, je vais encore croiser quelques personnes, groupes, mais espacés sur la journée, je serai plutôt tranquille. L’itinéraire à flanc de vallée est très sympa. Il offre également une belle vue sur le Nevado Salcantay, mais aujourd’hui le ciel est bas, impossible de le voir.

Lorsque j’atteins la grande prairie de Soray Pampa, je découvre en premier le Salkantay Lodge, en fait un hôtel pour les treks de luxe… Cette pampa est la zone principale de campement sur le trek du Salcantay. Un peu plus loin, je passe un petit camp, puis, le grand camping où des dizaines de tentes sont agglutinées sous un préau en tôle… Je fuis ! Une troisième zone de campement se trouve à la sortie, celle utilisée pour les randonneurs autonomes. Elle est déserte, mais comme il est encore tôt, je poursuis mon chemin jusqu’à la prairie suivante à une heure de là. Lorsque j’atteins Salcantay Pampa, le temps change, le vent est violent, il pleut… Abrité, j’attends une petite accalmie pour installer rapidement mon bivouac dans cette grande pairie, occupée par… seulement deux tentes ! Durant la nuit, le ciel se dégage complètement, le Nevado Salcantay, culminant à 6271 mètres d’altitude est recouvert de glaciers, perce la nuit noire, sous la lumière de la lune.

Au petit matin, le ciel est bleu, j’en profite pour admirer et photographier le Salcantay. Je traîne un peu, je me dis qu’avec mon heure d’avance sur la foule, j’ai le temps de les voir venir. Erreur ! Je n’ai pas encore fini de remballer mes affaires, que je les vois débarquer, 10 personnes, 20, 50, 80, 100… 150 trekkeurs passer devant ma tente ! Et nous ne sommes qu’en mai, ce n’est pas encore la haute saison ! Je n’ai pas envie d’être au milieu de cette foule toute la journée, il faut absolument que je leur passe devant avant d’atteindre le col. Mon sac bouclé, je pars d’un bon pas. A plus de 4000 mètres d’altitude, la plupart marchent au ralenti. En plus, le temps s’est couvert, il n’y a plus de vue sur le sommet, je ne m’arrête pas, j’engloutis les 450 mètres de dénivelé qui me séparent du col rapidement. A 4630 mètres d’altitude, le col Salcantay est très beau, dommage que je n’ai aucune visibilité.

Sauvé, les 150 trekkeurs et leurs mules sont maintenant derrière moi, j’entame la longue descente dans cette nouvelle vallée. Belle et variée tout du long, elle passe à proximité de quelques campements, fermes isolées, hameaux et surplombe une rivière. La végétation se fait de plus en plus présente à mesure que je perds de l’altitude. J’arrive à Collpa Pampa vers midi et demi, alors que j’avais prévu de m’y arrêter pour la nuit. Je poursuis donc jusqu’à la Playa Sahuayaco à encore trois heures et demi de marche de là. Mais j’ai les jambes en coton lorsque je l’atteins. Car depuis le col, ça fait tout de même une descente total de 2800 mètres de dénivelé négatif sur une distance de 30 kilomètres. Je me coucherai tôt… Le lendemain, il ne me reste plus qu’à prendre un taxi, puis un bus pour rentrer à Cusco.

Le trek du Salcantay reste un très bel itinéraire, mais il nécessite de prévoir ses étapes en fonction de la foule, afin d’avoir un peu « d’intimité » avec le Nevado Salcantay.

4 commentaires

  • freyot

    Salut Simon,
    Supebes tes photos, ça me rappelle de bons souvenirs, quoique douloureux pour mes pauvres petits pieds qui ont plus l’habitude des pédales.
    Nous avions fait ce trek en Septembre et n’étions qu’une vingtaine sur le parcours. J’imagine la cohut avec 150 trekkeur, ambiance supermarché !
    Fred

  • Simon Dubuis

    Salut Fred,
    C’est sûr qu’en vélo-couché, ca aurait été beaucoup plus difficile ;o) Vous avez eu beaucoup de chance de ne croiser que 20 randonneurs, heureusement pour vous. C’est bien en dessous de la moyenne journalière.
    A bientôt !

  • Clara

    Salut Simon !
    Super ton article merci de partager ton expérience !
    Je vais faire ce trek seule dans environ 2 semaines, et je voulais te demander s’il était possible de se ravitailler en eau et nourriture pendant le trek ?
    Merci d’avance pour ta réponse !
    À plus !
    Clara

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