Le récit

Innsbruck-Venise – Le chemin de rêve

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Jour 1 : Innsbruck – Igls – Glungezer Hütte
3h20 | 14,50km | +870/-240m

Après deux jours passés à découvrir la charmante ville d’Innsbruck, nous quittons la vallée par le téléphérique Patscherkofelbah. Nous nous retrouvons en peu de temps à 2 250 mètres d’altitude dans les Alpes Tux, premier massif de notre traversée. Nous poursuivons la montée, à pied, jusqu’au sommet Patscherkofel qui offre un panorama sur la vallée de l’Inn, Innsbruck et le massif des Karwendel. Il fait grand beau et le secteur est prisé par les randonneurs.

Nous sommes chargés en nourriture pour les 6 prochains jours. Le temps qu’il nous faudra pour atteindre le premier point de ravitaillement à la petite ville de Niedervintl / Vandoies di Sotto, située en Italie. Comme nous avons prévu des nuits en refuges, nous nous sommes allégés de quelques repas. Seuls les deux premiers refuges ont été réservés, nous verrons au fur et à mesure pour la suite du parcours.

. Nous poursuivons sur un beau sentier de crête, passons le refuge Boscheben Hütte qui affiche complet pour l’heure du midi. Nous nous installons un peu plus loin, dans un coin tranquille pour pique-niquer. Le chemin est ensuite dallé de pierres et bordé de pins des Alpes. Il est de toute beauté et sillonne en montant doucement, avant de se raidir à l’approche de la fin de l’étape. Le Glungezer Hütte se découvre à la toute dernière minute. Il se situe dans un environnement minéral, au bord d’un vide dominant la vallée de l’Inn. L’emplacement est impressionnant.

Ce charmant refuge typique des Alpes autrichiennes compte une cinquantaine de places. Ce soir, le repas est très copieux, j’ai pour ma part du mal à finir mon assiette. Il y a trop de viande. Le menu comprend une soupe, de la viande de porc avec chou et pommes de terre en sauce, ainsi qu’un dessert. En soirée, le gardien invite les randonneurs à le retrouver dehors pour un petit briefing. Il donne des informations sur l’itinéraire de demain, ainsi que le bulletin météo, le tout en Allemand.

Le refuge Glungezer Hütte

 

Jour 2 : Glungezer Hütte – Lizumer Hütte
6h30 | 13,00km | +750/-1 195m

Avec un réveil à 6h30, nous pensions être parmi les premiers. En réalité, nous sommes quasiment les derniers à nous lever. Ils se sont levés à l’aube pour monter au sommet du Glungezer, qui se trouve juste derrière le refuge, pour admirer le lever du soleil. Le petit déjeuner est tout aussi copieux que le dîner. Nous entamons la journée le ventre plein.

Aujourd’hui, nous nous lançons sur le 7 Tuxer Summits, un itinéraire, plus ou moins aérien sur une ligne de crête qui franchit sept sommets. En cas de mauvais temps, l’itinéraire est déconseillé, il devient très glissant. Il n’est pas techniquement difficile, mais il n’y a pas de sentier, il faut sillonner au milieu de pierres, roches, dalles rocheuses… Ce qui prend beaucoup de temps pour au final parcourir une petite distance. Il faut compter entre 4 et 6 heures pour parcourir à peine sept kilomètres.

Finalement, tout le monde part à peu près à la même heure et nous nous suivons sur cette ligne de crête. Au fil de la matinée, les écarts se creusent et nous poursuivons seuls la marche. Le ciel est légèrement couvert ce matin. Un mal pour un bien, cela nous évite d’avoir trop soif. Il n’y a pas de source d’eau sur cette étape. Le panorama est dégagé à 360 degrés et sublime. Derrière nous, nous apercevons toujours le massif des Karwendel et le Patscherkofel. La crête est composée d’un dédale de roches tout aussi magnifique

Au sommet !

Nous arrivons au bout du 7 Tuxer Summits pour la pause du midi. Bain de soleil et petite sieste sont de mise. À partir du col Niaviser Jöchl, le chemin est beaucoup plus facile. Il traverse des zones d’alpage verdoyantes, ainsi qu’une vaste zone militaire, mieux vaut éviter le bivouac dans le coin. Il n’est de toute façon pas autorisé en Autriche. Seul le bivouac d’urgence en cas de problème (pris sous une mauvaise météo par exemple) est autorisé.

Au Lizumer Hütte, nous avons le droit à une petite chambre de quatre. Nous échappons au grand dortoir pour cette nuit. Le refuge, contrairement au Glungezer Hütte, est équipé de douches, nous en profitons ! Nous sommes arrivés à temps, une heure après, un orage éclate et c’est le déluge. Le dîner est tout aussi copieux et à table, nous faisons connaissance avec d’autres Traumpfadeurs.

 

Jour 3 : Lizumer Hütte – Tuxerjoch Haus
4h55 | 12,00km | +1 160/-860m

Il se lève tôt ces Autrichiens et Allemands. À 6h30, ils sont déjà tous au petit déjeuner, voire pour certains, déjà partis. Une nouvelle belle journée s’annonce. L’étape commence par remonter un fond de vallée. Nous nous suivons avec les autres Traumpfadeurs. Nous commençons à deviner ceux qui suivent le même itinéraire que nous et nous leur donnons des surnoms : Nathalie (car elle nous fait penser à une amie), schumacher (parcequ’il marche très vite) rasta (il a la coupe), le coupe (qui était à table avec nous), les 4 jeunes…

Le lac Junssee et le glacier d’Hintertux

La montée vers le col Geierjoch est raide. Au sommet, la vue est époustouflante ! Un col minéral, avec en contrebas le beau lac Junsee et au loin le glacier d’Hintertux. Le sentier se poursuit jusqu’au col suivant, celui de Gschützspitzsattel, nous rapprochant du glacier. La vue est impressionnante, ainsi que la suite de l’itinéraire. Le sentier effectue un arc de cercle en devers avant de plonger dans la vallée. Il débouche au niveau d’une petite cascade où nous nous arrêtons pour le midi.

Nous arrivons en début d’après-midi au refuge Tuxerjoch Haus. Il ne nous est pas possible de continuer plus loin. Nous n’aurons pas le temps pour passer le haut col suivant. Nous profitons de la terrasse du refuge qui bénéficie d’un panorama sur les glaciers. Puis, juste avant que l’orage de fin de journée éclate, nous rejoignons un petit coin discret que nous avons repéré pour bivouaquer. Nous faisons vite, les premières gouttes tombent lorsque l’on tend la toile. Nous sommes à l’abri, mais dehors, c’est le déluge. Il pleut des trompes d’eau, puis la grêle arrive. Elles s’accumule tout autour de la tente, formant un petit muret, des petits cours d’eau se forment, suivant le relief du sol. Allongé sur mon matelas, je sens le froid dans mon dos. Les mini rivières débordent et l’eau vient se glisser sous notre tente, nous n’allons pas tarder à être inondé. Nous n’avons plus le choix, après une heure sous la tente, nous la replions en express et retournons au refuge, trempés… Heureusement, il reste encore quelques places, dans une chambre minuscule très mansardée.

 

Jour 4 : Tuxerjoch Haus – Schrammachsee
7h00 | 15,00km | +1 015/-1 030m

Départ matinal, nous sommes les premiers ce matin. Nous comprenons rapidement pourquoi. La plupart ont opté pour le téléphérique de la station située juste en contrebas, afin de débuter la marche directement au pied du glacier. Seule l’équipe de Schumacher a opté comme nous pour une montée à pied.

Nous quittons le massif des Alpes de Tux pour celui des Alpes de Zillertal ou Alpes aurines en italien (le massif étant à cheval sur les deux pays). Le secteur regorge de marmottes, elles sont présentes partout. Et au vu de leur taille, l’herbe doit être bien grasse dans le coin. Nous ne manquons pas de photos de marmottes, mais pourtant à chaque fois, nous ne pouvons nous empêcher de nous arrêter pour en prendre de nouvelles.

L’étroit col Friesenbergscharte

Nous atteignons le pied du glacier d’Hintertux, puis nous le longeons à travers une grande moraine chaotique. C’est dans un environnement de roches explosées que nous gagnons le très étroit col Friesenbergscharte. Sur son autre versant la descente est impressionnante. Elle est vertigineuse, équipée de quelques câbles, notamment sur les passages de dalles de pierre inclinées, afin d’éviter une chute. Sur ce nouveau versant, c’est le brouillard total, nous ne voyons pas grand-chose, hormis lors de petites percées qui nous laissent deviner la suite. Ce passage reste plus spectaculaire que dangereux.

Une fois au pied du col, l’itinéraire continue sur un beau chemin dallé en balcon, dominant une grande vallée et le lac Schlegeisspeicher. Il mène à l’Olperer Hütte. Un beau refuge qui jouit d’un panorama sur le lac et les glaciers frontaliers. Nous profitons du refuge pour nous poser au chaud et déguster un part de gâteau.

Malgré la météo incertaine, nous reprenons le chemin, toujours dallé, et superbe, malheureusement, nous avons du mal à en profiter, entre le brouillard et la pluie. Lorsque nous arrivons au lac de Schrammachsee, nous décidons de nous arrêter là. Le temps est de plus en plus dégueu, nous profitons qu’il ne pleuve pas pour installer le bivouac. Nous passons toute la fin de journée à l’intérieur.

 

Jour 5 : Schrammachsee – Bichl / Bichl
3h45 | 14,00km | +370/-810m

Il a plu toute la nuit, Célia craignant de se retrouver à nouveau inondée, a eu du mal à trouver le sommeil. À trois heures du matin, elle me réveille en panique, la tente prend l’eau ! Non, c’est juste la condensation…

Un bon repas traditionnel

Nous reprenons la marche avec la même météo que la veille, un brouillard humide. Nous ne trainons pas en chemin et gagnons rapidement le Pfitscher Joch Haus / Rifugio Passo di Vizze (nom en allemand / en italien) situé sur la frontière, côté Italie. Nous quittons définitivement la région du Tyrol autrichien, pour rentrer dans le Tyrol du Sud. Nous nous y abritons et prenons un deuxième petit déjeuner, puis le repas du midi. Nous y restons trois heures ! Il fait trop mauvais dehors pour se motiver à prendre la route. La météo annonce de la neige pour cette nuit…
Le gardien est fort sympa et il nous indique une bergerie abandonnée où nous pourrions passer la nuit ce soir. Elle n’est pas très loin et elle nous permettrait de nous rapprocher au maximum du prochain col. Un col qui n’est pas envisageable de franchir cet après-midi. Cela nous motive, nous reprenons la route, en direction de la vallée de Stein et bifurquons juste avant, vers la vallée suivant qui nous attend. Nous atteignons les bâtis de la bergerie, la plupart sont en ruine, mais un est encore en bon état et renferme une bonne couche de foin, un vrai nid douillet. Comme la cabane est un couloir à courant d’air, nous installons la tente à l’intérieur. La neige commence à tomber sur les hauteurs, il ne fait pas chaud, 8°C, mais nous sommes bien installés.

 

Jour 6 : Bichl / Bichl – Niedervintl / Vandoies di Sotto
7h05 | 23,00km | +995/-1 990m

Nous avons super bien dormi sur notre matelas de foin, ma meilleure nuit. Les montagnes sont blanches tout autour de nous ! Ca caille, mais le paysage est sublime. Heureusement que nous n’avons pas bivouaqué plus haut dans la vallée comme nous l’avions initialement prévu, nous aurions été congelés.

Nous remontons la vallée et atteignons rapidement la neige. Quelques flocons tombent encore et un petit vent vient nous glacer. Nous sommes évidemment les premiers à passer, il nous faut faire la trace dans la neige et surtout, trouver le chemin. Heureusement, notre GPS à tout l’itinéraire en mémoire. Nous essayons de faire de bonnes traces, de trouver les meilleures trajectoires et d’enlever la neige qui recouvre le balisage (lorsque l’on le trouve) pour les Traumpfaders qui nous suivent. La marche est lente, à petits pas avec prudence, il y a jusqu’à un 30 centimètres de poudreuse. Il nous faut trois heures pour atteindre le col.

Le col Gliderscharte / Forcella di Monte Stretto

Arrivés au Gliderscharte / Forcella di Monte Stretto, le ciel se dégage, le spectacle est sublime. Nous ne nous attardons pas, le vent nous glace. Nous descendons vers le lac Grindlberg See / Lago Silvella, nous y sommes un peu plus à l’abri pour admirer le spectacle. Au fur et mesure que nous perdons de l’altitude, l’air se réchauffe et les marmottes ressortent de leur terrier. Une fois dans le fond de vallée, nous faisons une halte pour manger un morceau. Deux randonneurs nous rattrapent et nous remercient d’avoir ouvert le passage.

Nous laissons maintenant derrière nous le massif des Alpes de Zillertal / Alpes aurines. L’itinéraire se poursuit tranquillement, dans une vallée ensoleillée jusqu’à hameau de Pfunders / Fundres. Nous nous arrêtons à la terrasse de l’auberge qui accueille habituellement les randonneurs. La gérante nous indique que toutes ses réservations ont été annulées, les Traumpfaders ont soit faits un détour en bus jusqu’à Niedervintl / Vandoies di Sotto pour éviter le col, soit ils patientent jusqu’à demain pour le franchir (nous faisons partis des rares à avoir un équipement de bivouac dans nos sacs à dos, la majorité des Traumpfaders effectuent la traversée de refuge en refuge). Nous n’aurons été que quatre à l’avoir passé aujourd’hui.

À la terrasse se trouvent deux autres randonneurs. Nous avions croisé l’un d’eux au jour 2, et surnommé pieds de singe, car il marche avec des Five Fingers (des mini chaussures-semelles munies d’orteils). Il marchait lentement, était rouge comme une patate, semblait souffrir des pieds et il était surtout très chargé (avec équipement de bivouac). Nous n’imaginions pas à ce moment-là qu’il effectuait le Traumpfad. Il a l’air de tenir bon.

Nous prenons le bus, comme pieds de singe et son ami, pour les six prochains kilomètres. L’itinéraire longe une route bitumée en fond de vallée, ne présentant aucun intérêt. Il nous reste ensuite plus un peu moins d’une heure pour atteindre Niedervintl / Vandoies di Sotto. Cette petite ville marque notre premier point de ravitaillement. Nous sommes dimanches soir. Nous trouvons un coin sur les hauteurs de la ville dans une pâture pour installer notre bivouac. Nous pourrons ainsi nous rendre à la supérette dès son ouverture demain matin.

 

Jour 7 : Niedervintl / Vandoies di Sotto – Campill / Monte Campiglio
7h00 | 17,00km | +1 435/-200m

Après avoir pris le petit déjeuner dans un café, nous nous rendons à la supérette. Nous y trouvons tout ce qu’il nous faut pour refaire le plein de nourriture pour les six prochains jours. À un arrêt de bus à la sortie de la ville, nous apercevons tous les Traumpfaders que nous avions perdus suite à la tempête.

Nous pénétrons maintenant les Alpes de Luson, un petit massif ne présentant aucune difficulté et offrant un panorama exceptionnel sur les Dolomites. La marche commence par une longue montée à travers les bois, jusqu’à atteindre le plateau d’alpage. À midi, nous arrivons à sa hauteur et nous profitons d’un bassin d’eau fraîche, d’un corps de ferme qui ne semble plus habité, pour faire un brin de toilette au soleil. Un petit moment de détente fort apprécié après l’épisode neigeux qui nous a frappé hier. Entre le froid d’hier et la chaleur d’aujourd’hui, le contraste est total.

Le plateau est très fréquenté. Il est facile d’accès, les chemins larges, plusieurs refuges plutôt cosys sont présents. Les vacanciers-randonneurs sont nombreux. Il faut dire que le spectacle sur les massifs des Dolomites aux allants tours est sublime.

Nous restons sur les hauteurs, poursuivons jusqu’au Campill / Monte Campiglio, la vue est superbe à 360 degrés. Il commence à se faire tard, la journée longue avec nos sacs à dos plein de vivre, nous cherchons un petit espace plat pour notre tente. Nous le trouvons en léger contrebas du sommet. Enfin un bivouac de rêve, il fait grand beau, les Dolomites sont face à nous, le coucher de soleil s’annonce splendide.

Bivouac face aux Dolomites

 

Jour 8 : Campill / Monte Campiglio – Bronsoijoch / Forcella Bronsoi
6h15 | 21,50km | +1 045/-805m

Le réveil face au massif de Puez-Odle est tout aussi beau que la soirée que nous avons passée hier. La marche se poursuit tranquillement, à travers des alpages, sur un chemin bordé de myrtilles. Nous faisons une halte à la terrasse du refuge Maurerberg Hütte / Rifugio Monte Muro qui fait face à l’impressionnant sommet Peitlerkofel / Sass de Putia.

Nous descendons ensuite vers le col routier Würzjoch / Passo delle Erbe. Grands parkings, restaurants… il y a du monde par ici. C’est le point de départ de nombreuses randonnées. Nous le passons vite pour entrer dans le parc national de Puez-Odle. Nous voilà dans les Dolomites ! Dès le début, l’itinéraire est spectaculaire. La montée est raide et il fait très chaud cet après-midi. À partir d’ici, le Traumpfad vient se chevaucher jusqu’au massif de la Marmolada avec la fameuse Alta Via n°2. Un itinéraire de grande randonnée qui traverse les Dolomites. Le sentier se poursuit sur les hauteurs, jouissant toujours d’une vue sur différents massifs dolomitiques.

Le lac Glittner See / Lago di Rina

Arrivés au Schlüter Hütte / Rifugio Genova, nous décidons de poursuivre pour trouver un emplacement de bivouac. Vu le relief, ce n’est pas gagné, mais le refuge ne nous attire pas spécialement ce soir. En plus, il est situé en léger contrebas de la crête, il ne profite pas du panorama. Nous continuons à grimper vers le col Bronsoijoch / Forcella Bronsoi. La vue est splendide, une belle paroi rocheuse se dresse face à nous, sur le côté un long massif s’étend au loin. L’arête est étroite et un peu pentue, mais nous trouvons un petit espace plat suffisant pour installer la tente, à l’écart des edelweiss. La soirée s’annonce exceptionnelle. Nous distinguons en face le sentier qui rejoint le col de demain, il est impressionnant vu d’ici. Nous sommes rejoints par des randonneurs allemands, le groupe de pieds de singe. Ils sont trois maintenant. Ils installent eux aussi leur bivouac pour profiter du coucher du soleil.

 

Jour 9 : Bronsoijoch / Forcella Bronsoi – Pisciadù Hütte / Rifugio Pisciadù
7h45 | 23,00km | +1 400/-1 240m

Nous descendons au pied du col et prenons notre petit déjeuner au Medalges Alm / Malga Medalges, une ferme d’alpage qui fait également refuge. Le dortoir se situe au-dessus de l’étable. Un refuge sommaire mais très chaleureux et surtout peu fréquenté. Il n’y a qu’un couple de Français, les premiers que nous croisons depuis notre départ. Ils suivent l’Alta Via n°2.

Le sentier se poursuit par la belle remontée impressionnante que nous apercevions hier soir depuis le bivouac. Elle passe par des éboulis, mais finalement, elle se fait bien et nous atteignons aisément le col Roa Scharte / Forcella de la Roa. Sur son autre versant, le paysage est lunaire, stupéfiant. D’ici aussi, la suite du parcours est impressionnant. Nos premières échelles et passages câblés nous attendent. Si par une mauvaise météo, ils peuvent être délicats à franchir, aujourd’hui, ils nous posent aucun souci. Les cols se succèdent et ils offrent toujours un effet « ouahou » lorsque nous les atteignons. En haut des échelles, le Nivers Sharte / Forcella de Nives ne fait pas exception. À 360 degrés le paysage est surprenant.

Passage d’échelles

Nous nous arrêtons pour la pause de midi dans les alpages situés plus bas, un peu avant le Puez Hütte / Rifugio Puez. Heureusement lorsque nous arrivons au refuge, il est blindé de monde, c’est fou. Il est magnifiquement situé et souffre d’une surfréquentation en journée… L’itinéraire se poursuit sur un chemin en balcon, à travers le parc, offrant de nombreux différents points de vue sur le massif. Nous arrivons au col Crespëina Scharte / Forcella de Crespëina, la vue est toujours aussi renversante. Les dénivelés du jour commencent à se faire sentir dans la jambe. La journée n’est pas encore finie pour autant. Nous profitons du beau temps pour avancer et profiter du panorama sous le soleil. La météo annonce une perturbation pour les prochains jours.

Nous descendons vers le col routier Grödner Joch / Passo Gardena et attaquons de l’autre côté pour entrer dans le massif de Sella, deuxième massif des Dolomites de notre traversée. Une franche et longue montée dans un couloir d’éboulis. La fatigue se fait sentir. Sur les dernières parties du couloir, quelques câbles sont présents pour aider à la progression. Puis lorsque nous en sortons, nous nous retrouvons face à d’imposantes parois, c’est sublime. Il ne reste plus que cinq minutes pour arriver au Pisciadù Hütte / Rifugio Pisciadù. Le refuge est plongé dans un environnement très minéral, lunaire, magnifique. Malgré la caillasse et le manque d’espace, nous installons notre tente à côté du refuge, comme les Français de ce matin. Nos tentes sont les seules à bivouaquer, tout le monde dort à l’intérieur. Par contre, nous profitons du refuge pour la soirée et nous commander un bon repas pour déguster une nouvelle spécialité locale, des tris di canederli avec des pâtes italiennes.

 

Jour 10 : Pisciadù Hütte / Rifugio Pisciadù – Rifugio Viel dal Pan
5h00 | 12,50km | +975/-1 150m

Nous prenons un thé au refuge et partons les premiers ce matin, suivis de peu par un groupe d’Espagnols. Dès le début, se trouve un nouveau passage équipé de câbles, mais il ne présente pas de difficulté majeure. Si le ciel était dégagé au réveil, le brouillard monte. L’ambiance est mystérieuse avec la brume et les Dolomites lunaires. Nous passons l’Altiplano avec une très faible visibilité, nous ne voyons pas grand-chose, mais c’est tout de même très beau.

Nous faisons une halte au refuge Boè Hütte / Rifugio Boè pour nous réchauffer autour d’un capuccino. En plein travaux d’agrandissement, un hélicoptère effectue des allers-retours. Comment fait-il pour s’orienter dans ce brouillard et ne pas s’écraser sur une paroi rocheuse ? Même si la vue n’est pas dégagée, nous décidons de monter jusqu’au Piz Boè, point culminant de la traversée avec ses 3 150 mètres d’altitude. Nous ne regrettons pas, même si la vue manque. La montée, que nous effectuons avec les Espagnols, est bien sympa. Au moins, il n’y a pas foule et nous trouvons facilement de la place dans le mini-refuge, Rifugio Capanna Piz Fassa, installé au sommet. Nous en profitons pour commander un thé et un apfelstrudel (gâteau traditionnel aux pommes) pour se réchauffer.

Passage aérien

Durant la descend, nous sommes pris cette fois par la pluie. Nous n’avons pas eu le temps d’enfiler nos surpantalons, nous nous dépêchons de rejoindre le refuge suivant. Heureusement, ils sont nombreux sur cette étape ! Au Rifugio Forcella Pordoi, nous commandons cette fois une polenta pour le repas. Cela nous laisse le temps de sécher nos vêtements. L’art de la randonnée, c’est d’adapté ses étapes en fonction de la météo. Hier sous le soleil, nous avons effectué une longue étape. Aujourd’hui, nous avançons de refuge en refuge et profitons de leur confort.

Équipés pour affronter la pluie, nous reprenons la marche et quittons le massif par un autre grand couloir d’éboulis, cette fois, dans le sens de la descente. C’est bien plus rapide que celui que nous avons monté hier. Au col routier Passo Pordoi, nous ne faisons pas de halte, il y a pourtant des restaurants, mais nous préférons continuer. Il pleut toujours, mais il ne fait pas froid, nous avons perdu beaucoup d’altitude. Nous remontons sur la crête suivante que nous longeons et qui offre une vue sur le grand massif de la Marmolada. Il abrite le dernier glacier permanent des Dolomites.

Au refuge Rifugio Viel dal Pan, nous ne sommes que trois groupes. Nous retrouvons dans notre dortoir deux Traumpfaders allemands que nous avions déjà croisés quelque fois et que nous avions surnommés « les flèches ». Quand ils marchent, ils ne trainent pas ! L’un d’eux randonne en tenue traditionnelle du Tyrol. Ce soir, c’est séchage des vêtements, de la tente et douche chaude.

 

Jour 11 : Rifugio Viel dal Pan – Bivacco Pian delle Stelle
7h35 | 20,00km | +790/-1 580m

D’ici, le Traumpfad descend vers le lac Lago di Fedaia au pied du massif de la Parmolada et reste toute la journée en fond de vallée. Il suit simplement la route jusqu’à Alleghe. Cela nous bottant pas vraiment, j’avais repéré une variante par des crêtes lors des préparatifs. Une belle et longue ligne de crête qui fait face au massif de la Marmolada. La météo n’ayant pas changé d’un poil, il serait plus judicieux de prendre par la vallée. Mais nous faisons le choix de la variante, en espérant que le ciel se dégage.

Brouillard et une pluie fine sont présents pour le départ. La visibilité est nulle. Nous marchons tête baissée, la relevant lors de percées à travers les nuages pour apercevoir le glacier de la Marmolada. C’est rageant, car le sentier est superbe, aussi bien au niveau de la vue que de l’itinéraire. Ce secteur n’est pas composé de roches dolomitiques, mais volcaniques. Le sentier se nomme d’ailleurs le Geologica.

Nous arrivons trempés au refuge Rifugio Padon. Il n’y a personne. Perché sur une crête, ce restaurant d’altitude a pourtant les remontées mécaniques, fermées aujourd’hui, qui débouchent juste à côté. Nous en profitons pour commander un repas, pendant que la tempête fait rage dehors. Capuccino, polenta, gâteau, tout est un délice dans ce refuge. Le vent souffle avec violence. Nous restons là pendant près de deux heures et repartons lors d’une accalmie.

Crête du Monte Migógn

L’itinéraire est sauvage, les sentiers sont moins bien marqués que tout ce que l’on a vu depuis le début de la traversée. Nous approchons de la crête du Monte Migógn, heureusement la pluie a cessé et le vent s’est calmé. La crête est très étroite, assez impressionnante. Le passage est sublime et demande à ne pas être sujet au vertige. Chamois et edelweiss sont présents en nombre. Nous n’avons vraiment aucun regret d’être passés par cette variante, la journée est superbe. Puis nous gagnons en fin d’après-midi le hameau de Ronch où nous cherchons un coin pour la nuit. Notre carte indique un bivacco (abri sommaire) qui serait perché sur un rochet, une via ferrata permettrait de l’atteindre. Une via ferrata sous la pluie ne nous enchante pas, mais nous allons voir cela de plus près.

Heureusement, il s’agit d’une voie très facile, ne présente pas de danger. Comme nous avons tout l’équipement de via ferrata avec nous, pour une prochaine étape, nous grimpons sur le rochet, et trouvons le Bivacco Pian delle Stelle. Une petite cabane charmante disposant d’une grande pièce avec un poêle, une grande table et des bancs et une terrasse dominant la vallée. Il n’y a pas de dortoir, mais nous installons simplement la tente dans la pièce principale, nous serons au sec pour la nuit. Et le poêle est bien venu pour passer une soirée au chaud. Une souris semble habiter les lieux, nous l’entendons courir…

 

Jour 12 : Bivacco Pian delle Stelle – Alleghe
2h15 | 8,20km | +0/-450m

Nous quittons notre rochet par la via ferrata et gagnons le fond de vallée. Il nous reste plus qu’à suivre un large chemin pour atteindre Alleghe. Nous y sommes vite, il ne faut pas plus de deux heures de marche. Nous pourrions continuer, mais nous préférons nous reposer à l’hôtel, une fois le ravitaillement pour les six prochains jours effectué. La météo est toujours capricieuse et devrait s’améliorer demain. Autant patienter.

L’abri Bivacco Pian delle Stelle

 

Jour 13 : Alleghe – Sella di Pelsa
5h50 | 14,50km | +1 580/-530m

Dur de se motiver ce matin, il fait toujours aussi gris. Une première partie de la matinée, un peu monotone par ce temps, consiste à reprendre de l’altitude. Nous entrons maintenant dans le massif de la Civetta. Une fois atteint les hauteurs, l’itinéraire devient plus sympa. Nous marchons sur un beau chemin dallé de pierre qui nous conduit au Rifugio Coldai. Nous croisons bien moins de monde dans ce massif. La partie des Dolomites après Alleghe est moins fréquentée. Nous cassons la croûte devant le refuge, puis continuons l’étape.

Le sentier passe juste sous d’impressionnantes parois rocheuses, avec les nuages gris, cela donne un air apocalyptique magnifique. Ce sentier est de toute beauté, d’un côté dominée par la face Nord du massif de la Civetta, de l’autre, par la vallée Alleghe. Nous gagnons le refuge Rifugio Tissi perché non loin d’un petit sommet. Il domine Alleghe et toute la vallée, la vue est splendide, jusqu’au glacier de la Marmolada. Le refuge est charmant et en profitons pour faire une halte. L’intérieur est confortable et il dispose de grandes fenêtres qui permettent d’admirer la Civetta au chaud. Nous en profitons pour consulter la météo, le ciel devrait se dégager à partir de ce soir. Nous reprenons la route à la recherche d’un bivouac.

La brume se lève sur les sommets

Nous prenons la direction de l’alpage de Sella di Pelsa qui doit certainement être propice au bivouac. Mais nous craignons que de là-bas, nous n’ayons plus le panorama actuel, nous nous arrêtons donc avant. Lorsque nous croisons un petit replat, avec une vue dégagée, nous ne cherchons pas plus loin. La vue depuis notre tente est aussi belle que celle du refuge, splendide !

 

Jour 14 : Sella di Pelsa – Forcella Dagarei
6h25 | 21,00km | +790/-1 125m

Départ au frais, mais avec le soleil pour cette étape qui contourne le massif de la Civeta. Nous restons en permanence aux pieds de sublimes parois et des belles tours. Lorsque nous passons au refuge Rifugio Mario Vazzoler, nous croisons le groupe de pieds de singe, nous nous suivons, précédons, constamment depuis maintenant près de deux semaines.

Panorama sur les Dolomites

Le secteur est moins fréquenté que ces derniers jours, nous ne croisons presque personnes. Nous sommes au calme. L’étape est aussi bien différente, tout aussi belle, mais moins impressionnante. Malheureusement, le ciel est capricieux avec nous en ce moment. Heureusement que dans les Alpes les refuges ne manquent pas. Nous faisons une longue pause au Rifugio Bruto Carestiato. Il pleut des cordes dehors.

A l’accalmie, nous reprenons la route et rejoignons le petit col routier Passo Duran où se trouvent deux refuges, des haltes pour les cyclistes et motards. Nous hésitons à nous arrêter là pour aujourd’hui. Nuit en refuge, va il repleuvoir ? Nuit sous tente, le temps va-t-il tenir ? Finalement, nous poursuivons, nous ne trouvons pas de coin pour un bivouac. L’itinéraire emprunte une route sur un kilomètre et à la sortie se trouve un petit parking avec des tables à pique-nique au bord d’une rivière, il marque le départ de différents sentiers de randonnée. Nous pourrions nous arrêter là, surtout qu’à la lecture de la carte, le chemin grimpe en forêt ensuite, les emplacements pour la tente seront inexistants. Malheureusement, le sol est détrempé, nous poursuivons une nouvelle fois. Un panneau indique une ferme-auberge, en voilà une bonne nouvelle ! Le sentier grimpe et regrimpe dans les bois, nous ne voyons rien et impossible qu’elle se trouve plus loin…

Nous finissons par arriver au petit col Forcella Dagarei englouti dans les bois. Un peu à l’écart nous trouvons un emplacement qui nous plait pour la tente. Nous installons notre bivouac. Durant la soirée, nous voyons le groupe de pieds de singe passer le col et poursuivre. Ils repassent devant.

 

Jour 15 : Forcella Dagarei – Ricovero La Vareta
7h05 | 18,00km | +1 280/-1 180m

Nous nous levons avec un beau ciel bleu, la journée s’annonce belle. Le sentier suit le pied de belles parois, alterne entre petits éboulis et passage au milieu des pins. Le panorama sur les massifs voisins est sublime. À la Casera Moschesin, nous découvrons une ancienne ferme d’alpage reconvertie en abri. L’intérieur est un peu délabré pour y dormir, mais on peut y passer la soirée et bivouaquer à côté. La vue dégagée fait de cette pâture un très beau spot de bivouac. Nous profitons du bassin et du soleil pour faire un brin de toilette.

Le chemin se poursuit entre pins nains et passages rocailleux. Il ressemble fortement à l’étape d’hier. Nous faisons une halte pour manger un morceau de tarte au Rifugio Sommariva al Pramperet. Alors que nous prenons notre temps, nous nous disons qu’il ne faudrait peut être pas trop traîner et profiter qu’il fasse beau. Nous avons un peu trop pris l’habitude de s’éterniser dans les refuges ces derniers temps. Le sentier se poursuit en direction du col Forcella de Zità Sud, ça grimpe fort. La descente sur l’autre versant est longue et un peu casse patte, nous commençons peut-être à fatiguer ? Mais le panorama reste splendide. En plus, des edelweiss bordent à nouveau le chemin.

Abri Casera Moschesin

Nous ne nous arrêtons pas au refuge Rifugio Pian de Fontana et préférons poursuivre afin de nous avancer pour l’importante étape de demain. Le sentier effectue un dernier yo-yo, une belle descente et une belle remontée, pour nous permettre d’atteindre le Ricovero La Vareta. Pied de singe et son groupe son déjà là, ils se sont installer à l’intérieur de l’abri délabré. Nous préférons installer la tente à côté. Finalement, il tient bon, en avançant à son rythme. C’est la dernière fois que nous les croisons, nos chemins vont diverger demain.

 

Jour 16 : Ricovero La Vareta – Rifugio 7° Alpini
6h25 | 10,00km | +755/-965m

Départ matinal, les Allemands toujours, le grand jour est arrivé. Nos jambes sont un peu raides des dénivelés accumulés depuis le début. En chemin, marmottes et chamois nous font l’honneur de leur présence. Il n’y a que nous et la nature. La montée se fait de plus en plus raide pour atteindre le col Forcella del Marmol à 2 200 mètres d’altitude. Un col en cul de sac, son autre versant est une gorge étroite infranchissable. Le col marque le point de départ de la via ferrata Piero Rossi. Nous enfilons notre équipement de via ferrata. La via grimpe sur le côté du col et continue à prendre de la hauteur. Quelques pitons sont plus qu’usés… mais cette première partie ne présente pas de difficulté, elle est plus un exercice pour la suite.

Accroché à la paroi

C’est à partir de Bivacco al Marmol que ça se corse. Mais avant de poursuivre, nous profitons de l’abri, situé dans un coin protégé de tout risque de chute de pierres, pour pique-niquer. Cette boîte à sardine géante peut accueillir 6 personnes pour la nuit. Elle est magnifiquement perchée offrant une magnifique vue. S’ensuivent trois heures de descente sur la via ferrata, alternant entre passages câblés, échelles et barreaux. Quelques passages sont au bord du vide, il ne faut pas avoir le vertige, mais l’itinéraire est grandiose, nous ne regrettons pas d’avoir porté notre équipement pendant 15 jours. La via ferrata fait un très beau final pour cette traversée du Traumpfad. Elle n’est pas très technique, mais elle demande de la concentration, nous arrivons un peu fatigués en bas.

Nous arrivons au sympathique refuge Rifugio 7° Alpini où nous profitons des hamacs durant la fin de journée. Au soir, la polenta au fromage fondu du chef est un régal.

 

Jour 17 : Rifugio 7° Alpini – Bolzano
5h30 | 10,00km | +655/- 1620m

Nous avions prévu une journée en sécurité dans notre planning. Si la météo avait été mauvaise le jour de la via ferrata, nous aurions pu patienter une journée. Inutile de quitter les montagnes trop tôt, notre réservation d’hôtel à Venise ne débute que demain. Du coup, nous partons ce matin rejoindre un col sur les hauteurs du refuge. L’occasion d’apercevoir nos derniers chamois de cette belle traversée.

De retour à midi au refuge, nous poursuivrons le chemin qui longe quelques piscines naturelles qui invitent à la baignade. Nous ne savons pas bien jusqu’où nous allons aller ce soir. L’idéal est de se rapprocher au maximum de Belluno, mais sans atteindre la ville. Nous hésitons à bivouaquer dans les bois au bord de la rivière. Il est trop tôt… Nous continuons, mais en ayant la crainte ne rien trouver ensuite, à voir la carte, entre l’urbanisme et le relief, cela s’annonce difficile.

Nous quittons le parc national des Dolomites de Belluno et arrivons sur la route qui mène à Belluno. Nous la suivons, cherchons un coin pour la nuit, mais rien. Il pleut. Il pleut de plus en plus. La grosse galère s’annonce. La traversée ne peut se finir ainsi. J’ai beau chercher sur la carte, rien ne se prête au bivouac dans les environs. Au village de Bolzano, nous prenons un chemin secondaire, sans vrai espoir il descend vers un canyon. Il passe au milieu du jardin de la maison, les propriétaires sont dehors. Trempés, nous leur demandons s’ils connaissent un endroit où nous pourrions installer notre tente, je louche sur leur belle pâture. Bingo, ils nous disent qu’il n’y a aucun souci pour nous installer ici, et même, il nous ouvre leur porte de leur grange, nous sommes sauvés.

Nuit dans le garage

Ils nous invitent à les rejoindre pour le repas du soir, nous passons une excellente soirée, nous ne pouvions rêver mieux pour terminer Traumpfad.

 

Jour 18 : Bolzano – Belluno – Venise
0h45 | 4,00km | +10/- 120m

Nous parcourons les quatre derniers kilomètres qui nous séparent de Belluno. Nous gagnons la gare et deux heures de train plus tard, nous voilà à Venise ! Nous avons prévu de consacré deux jours et demi à la découverte de la cité vénitienne.

Venise de nuit