Argentine

Tupungato belvédère de l’Aconcagua

Tupungato belvédère de l’Aconcagua

  • Localisation : Parc du Tupungato, Argentine
  • Départ : Puente del Inca (2720 mètres)
  • Arrivée : Puente del Inca (2720 mètres)
  • Durée : 3 jours
  • Distance : 75 kilomètres
  • Dénivelé : +2000/-2000 mètres
  • Altitude maxi : 4340 mètres

Le Parc Provincial Tupungato se trouve juste en face d’un autre parc bien plus connu, celui de l’Aconcagua. Si l’un attire les foules, l’autre est désert… Ce parc doit son nom au volcan Tupungato culminant à 6570 mètres d’altitude et se situant de l’autre côté de la réserve. Le trek commence au célèbre Puente del Inca, situé dans la région de Mendoza. C’est par ce pont naturel que passait le fameux chemin Inca, le Qhapaq Ñan.

Après deux jours et deux nuits de bus, j’arrive tout droit du Pérou, je me fais déposer à Puente del Inca. A cette heure matinale, le lieu-dit est désert et j’en profite pour aller admirer une nouvelle fois ce magnifique pont naturel. C’est la deuxième fois que je passe par ici. En 2012, avec Célia, nous avions choisi ce lieu pour marquer la fin de notre périple à pied à travers les Andes : Tahuantinsuyu – Sur la route des Incas. Je dépose mes affaires dont je n’ai pas besoin au camping et débute la marche en commençant par longer l’ancienne voie de chemin de fer jusqu’à l’entrée de la Quebrada Vargas. Cette large vallée est dominée par le Cerro Penitentes qui culmine à 4350 mètres d’altitude.  Son nom lui vient de sa formation rocheuse qui fait penser à une cathédrale gothique avec en premier plan,  des moines en procession faisant pénitence. Je poursuis la remontée de cette belle vallée désertique pour atteindre le refuge Grajales, un simple abri sommaire. J’installe ma tente à proximité, puis je pars en direction du Cerro Penitentes. Son sommet est un magnifique mirador sur l’Aconcagua, le géant des Andes. En 2012, nous étions montés en haut du Cerro Guimón situé juste à côté et qui offre également un beau panorama sur l’Aconcagua. Durant la montée, le vent se lève de plus en plus, j’ai peur que le temps change brusquement. De plus, je commence à sentir la fatigue de ses deux jours de bus. Je décide de ne pas aller jusqu’au sommet, je poursuis encore un peu, pour au moins avoir une vue sur le géant qui culmine à 6962 mètres d’altitude et sur les montagnes colorées des alentours qui font la beauté du parc Tupungato. Le spectacle est magique et cerise sur le gâteau, un condor se met à tourner au-dessus de la vallée, juste avant que je redescende à mon campement.

Cette nuit, j’ai eu la mauvaise surprise d’avoir de la compagnie. Une souris a fait un trou dans ma tente, puis dans mon sac à provision, pour manger mes céréales ! J’ai dû me relever plusieurs fois pour la faire fuir et aller accrocher mon sac à l’intérieur de l’abri… Au petit matin, je poursuis ma remontée de vallée en direction du col Portezuelo Serrata. Les couleurs sont toujours autant resplendissantes et le paysage est de plus en plus lunaire. Arrivé au col à 4340 mètres d’altitude, je débouche sur un monde minéral recouvert de blanc qui en met plein les yeux avec ses milles couleurs. C’est le début de l’été (fin novembre/début décembre) et la neige est encore présente.Je continue la descente pour atteindre une vallée perpendiculaire, celle du Río Blanco. Comme toutes les rivières portant ce nom, son eau est blanche et glaciale, elles arrivent souvent tout droit des glaciers. Et bien sûr, je dois mettre les pieds dans l’eau pour la traverser. Cette vallée est beaucoup plus large, bordée de montagnes toutes aussi colorées. Je marche au milieu d’un champ de petites touffes d’herbes rases qui rend le bivouac dans le secteur difficile. La descente est facile, j’avance d’un bon pas. J’ai une nouvelle petite rivière à passer, mais qui ne donne pas envie. Boueuse, au courant tumultueux, j’en perd mes tongues et m’agrippe aux rochers… La vallée se rétrécit petit à petit et le flanc de la montagne, très pentu, fini par venir se jeter directement dans le Río Blanco, je n’ai plus de place pour marcher… Le sentier a été emporté par des éboulis durant l’hiver. En plus, le Río Blanco a pris de l’importance et changé de couleur. C’est maintenant un torrent boueux qui se déchaîne à côté de moi. Il y a plus de place sur l’autre rive, mais je n’ai aucune envie de traverser, j’ai toutes les chances de me faire emporter… Je préfère continuer où je me trouve. J’assure mes pieds au plus prés de l’eau, lève la tête pour vérifier qu’il n’y ait pas d’éboulis au-dessus de moi, avance doucement et fini au bout d’un moment par retrouver un terrain plus sûr. Le passage aura été long et délicat, mais le plus dur est fait. Enfin je l’espère… En fin d’après-midi, je fini par arriver au refuge Blanco, un abri un peu plus grand que le précédent, mais tout aussi sommaire, équipé simplement d’une table et d’un banc. Ne souhaitant pas faire la connaissance d’une nouvelle souris affamée, je décide de ne pas installer ma tente et de dormir sur la table !

Le lendemain matin, il me faut deux heures pour atteindre la vallée du Río Mendoza. Cette grande vallée qui conduit de l’Argentine au Chili par la Ruta 7. Heureusement, elle est suffisamment large, pour que je ne vois et n’entende pas le flot de camions. Je longe de nouveau la voie de chemin de fer, passe plusieurs ponts vertigineux et arrive à Puente del Inca.

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