Road trip en Ardèche avec un van vintage

Durant le weekend de la Pentecôte 2021, nous sommes partis découvrir une partie de l’Ardèche, dans les alentours d’Aubenas. Pour ce road trip, nous avons conduit un van vintage, un authentique combi Volkswagen. Nous avons loué un T2 Westfalia de 1989 prénommé Julia, auprès de Vintage Campeur situé à Aubenas. Avec une vitesse de pointe à 80 km/h, que nous n’avons jamais atteinte, nous avons sillonné pendant trois jours les petites routes de montagnes et de gorges.

Jour 1 • 60 km : Aubenas – Antraigues-sur-Volane – Col de Juvinas – Meyras – Thueyts (pont du Diable) – Jaujac – Col de la Croix de Millet

Après avoir admiré les autres combis Volkswagen exposés à l’agence et suivis une petite formation, nous sommes prêts à prendre la route. Volant extra large, direction assistée inexistante, levier de vitesse archaïque, pédales hautes, la conduite est sportive ! Physique à manœuvrer et demandant toute notre attention pour sortir d’Aubenas sans encombre, nous ne dépassons pas les 30 km/h. Nous ne voulons pas risquer de rayer la magnifique couleur de Julia et de perdre notre caution…

Nous prenons la direction des montagnes. Quelle joie et fierté de conduire ce van de toute beauté. Tout le monde nous salue, s’émerveille devant le passage de Julia, et même si nous créons des petits bouchons, personne ne klaxonne ou nous dépasse comme un fou. Arrivés à Antraigues-sur-Volane, nous faisons notre première halte pour découvrir ce beau village tout en pierre, perché sur un piton volcanique.

Je passe le volant à Célia. Nous changerons régulièrement de conducteur, surtout aujourd’hui. La prise en main est fatigante, ça ira mieux demain. Notre road trip se poursuit sur des petites routes de montagne paisibles. Nous rejoignons en premier le col d’Aizac, puis le col de Juvinas. Au second, nous coupons le moteur, pour profiter d’un pique-nique à l’intérieur du van. Il fait pourtant grand beau, nous serions très bien dans l’herbe, mais l’aménagement intérieur est tout aussi beau et vintage que l’extérieur.

A Meyras, nous nous baladons dans les ruelles désertes, aux sublimes maisons en pierre, dont certaines semblent à l’abandon, et où de nombreuses fresques sont peintes sur les murs et portes. Entre le van, le village en veille, notre rythme lent sur la route, nous avons l’impression d’être en voyage au bout du monde, loin de la France. A Thueyts, nous abandonnons Julia sur la parking du centre-ville, pour une petite marche jusqu’au Pont du Diable. Un magnifique pont voûté en pierre qui enjambe l’Ardèche. L’eau est claire, elle donne envie de se baigner, mais il lui manque encore quelques degrés.

La place de Jaujac est un peu plus animée, les terrasses sont remplies, elles viennent juste d’ouvrir après cette longue période de confinement. Nous grimpons jusqu’au donjon qui domine la ville et qui offre un beau panorama sur les montagnes environnantes. Nous prenons la route pour la derrière fois aujourd’hui, afin de rejoindre le col de la Croix de Millet culminant à 773 mètres d’altitude. Nous nous y installons pour pour la soirée et la nuit. Le ciel est bleu, le paysage est sublime sur les deux versants du col. Nous relevons le toit de Julia pour disposer d’une grande hauteur à l’intérieur. Nous le refermerons avant de nous coucher, le vent se mettant à souffler en grosses rafales !

Jour 2 • 60 km : Col de la Croix de Millet – Largentière – Montréal – Labeaume – Vallée de l’Ibie

 

Nous profitons du soleil et du petit-déjeuner dans le van, après avoir plié le lit. Il n’y a pas beaucoup de rangement, moins que dans un van moderne, mais étant minimalistes, nous avons peu d’affaire, tout rentre largement. La seule modernisation du van est son frigo et sa batterie qui l’alimente. Disposant d’une prise USB, elle permet de recharger également le téléphone qui nous sert de GPS, n’ayant pas fait le choix de naviguer à l’ancienne avec des cartes routières.

La route se poursuit sur l’autre versant du col, nous descendons en direction de la plaine. En passant devant Largentière, le château qui domine la ville attire notre attention. Nous ne l’avions pas repérée lors de la préparation du séjour, mais nous coupons le moteur pour visiter la ville. Cette cité médiévale vaut le détour, elle est magnifique, elle fait partie des plus belles étapes de notre séjour. Nous en profitons également pour nous poser à la terrasse d’un café, le premier de l’année. Nous sommes en mai ! Un peu plus loin, nous nous arrêtons pour manger à Montréal. Un village paisible, charmant, idéal pour une pause pique-nique.

Nous prenons la direction de Labeaume au bord de la rivière du même nom, apparemment une étape sublime de la région. La route qui nous y amène serpente dans un magnifique canyon le long de l’Ardèche. Lorsque nous y arrivons en début d’après-midi, c’est blindé de monde, les deux parkings débordent ! Nous faisons immédiatement demi-tour. Ça avait l’air effectivement sublime, mais ce n’est pas pour nous.

Nous contournons les gorges de l’Ardèche et le pont d’Arc, nous n’avons pas prévu d’y aller. Les lieux sont beaucoup trop touristiques pour s’y rendre en cette saison, nous en serions que déçus. Nous poursuivons par des petites routes, via Lagorce, jusqu’à l’entrée de la vallée de l’Ibie. Cette vallée plus intime, nous permet de faire des haltes au bord de la rivière et de nous tremper les pieds. Seuls quelques enfants osent se baigner, l’eau est fraîche.

Au milieu de la vallée, à Champ Serrier, il y a une grande aire de stationnement dans la végétation et au bord de la rivière. Nous hésitons à rester là pour la nuit ou à chercher un coin plus isolé. Nous allons voir un peu plus loin dans les vallées perpendiculaire, mais nous ne trouvons pas de coin dégagé et agréable. Nous revenons donc au cœur de la vallée de l’Ibie. La petite foule est partie, il ne reste maintenant plus que quelques campeurs en fourgonnette ou camping-car. Nous installons Julia face à la rivière et aux falaises pour notre deuxième soirée.

Au coucher du soleil, le ciel se teint de rouge, comme s’il prenait feu.

Jour 3 • 60 km : Vallée de l’Ibie – Vogüé – Balazuc – Vinezac – La Chaberterie/La Rouveyre – Aubenas

Réveillés par le chant des oiseaux, nous allons nous rafraîchir dans l’Ibie.

Nous poursuivons la remontée de la vallée de l’Ibie, puis longeons des vignes. Plus au Nord la route est moins intéressante, nous aurions plutôt dû rejoindre Vogüé par le Sud via Lagorce et passer par des routes plus petites. Vogüé est une ville assez touristique, classée parmi les plus beaux villages de France, mais au matin, il n’y a pas foule. Nous pouvons la découvrir tranquillement. Puis, nous grimpons jusqu’à la chapelle située sur les hauteurs, en haut des falaises, pour jouir d’une beau panorama sur le château,  la ville et l’Ardèche. Nous enchaînons avec la montée sur le viaduc, aujourd’hui une piste cyclable, qui offre également un beau panorama sur l’Ardèche.

Julia nous conduit ensuite à Balazuc, une charmante petite ville. Le ciel se couvrant, nos photos ne rendent pas hommage à cette belle cité médiévale. Nous déambulons dans ses ruelles tortueuses et ses escaliers. Là aussi, en prenant de la hauteur dans un ancien clocher, le panorama sur l’Ardèche et les gorges est resplendissant. Le visite des villes et villages prend fin à Vinezac, dernier village de caractère de notre road trip. Pour nous y rendre, nous passons plusieurs petits ponts en pierre formant une arche, comme il y en a tant d’autres dans la région. Nous longeons une nouvelle fois des vignes et empruntons des petites départementales.

Pour rentrer à Aubenas, nous ne prenons pas au plus direct, bien au contraire, nous profitons du combi jusqu’au dernier moment. Surtout que maintenant, nous le maîtrisons bien. Nous roulons toujours à vitesse très modérée pour le plaisir de prendre son temps, et en suivant des petites routes de montagne traversant des hameaux.

Si l’Ardèche était la destination, la location d’un van vintage était évidement le but de ce weekend. Ce fût un réel plaisir que de le conduire. S’il a fallu l’apprivoiser au début, à la fin nous aurions pu continuer dans notre lancé, pendant des semaines ! Un élan de liberté et une envie irrésistible de voyager se dégagent dès que vous êtes au volant d’un combi Volkswagen.